Monsieur,
Eh bien, félicitez-moi ! Figurez-vous que j’ai tenu ! Mais quelle force de caractère m’a-t-il fallu ! Votre ami est maître dans l’art de la provocation érotique, et je ne crois pas que beaucoup de femmes pourraient résister comme je l’ai fait.
Avant d’aller chez lui, me doutant du pouvoir qu’il pourrait exercer sur moi, j’ai été tentée de me caresser. Assouvie pour un moment, me disais-je, je serai plus solide face aux assauts dont il allait être l’auteur à mon endroit. Je n’en ai pourtant rien fait et suis allée là-bas sans défense aucune.
Ne rien faire ! Soit ! Mais lui ne s’est pas privé de me toucher, de me tripoter (c’est bien le mot) et de m’explorer. Je ne sais d’ailleurs pas si tout cela était très loyal. Enfin, je n’ai pas bronché et votre ami a d’ailleurs eu l’air d’en être passablement dépité.
Prétendre que je n’ai même pas mouillé serait pur mensonge, mais vous conviendrez avec moi que la pénétration d’un doigt malicieux entre mes lèvres ne pouvait me laisser indifférente ou alors en dépit de l’enjeu, je me serais inquiétée sur mon propre sort.
Pourtant ce ne sont pas ces caresses qui m’ont le plus émue. Il a, en effet, un art de la parole et de cela (est-ce bien loyal une fois encore ?) vous ne m’aviez pas prévenue.
Figurez-vous qu’il s’est planté là, devant moi, membre érigé, se branlant lentement et qu’il a commencé à me dire des choses que j’ai quelques peines à retranscrire, tant le flot était dense et le vocabulaire…comment dire ?...chargé.
On ne m’a pas habituée à être traitée de catin sans préparation. J’ai toujours aimé que l’on me brusque verbalement pendant l’amour, mais je n’avais jamais été bousculée de la sorte sans être prise en même temps :
« Ne joue pas les saintes nitouches. Je sais que tu ne penses qu’à ça. Ta vie est un éternel désir. Tu veux te faire bourrer ? Allons, viens et prends. Tu hésites encore ? Quel orgueil ! Et qu’il est mal placé. Sache prendre tout de suite ce plaisir que tu ne diffères que parce que tu te crois obligée de ne point te soumettre.
« Tu veux peut-être que je te force, que je vienne jusqu’à toi, que ma queue te pénètre sans ménagement ? C’est ça, hein, dévergondée ?
« Tu mouilles, je le sens, et tu es ouverte. Nous pourrions même te prendre à plusieurs. Deux sexes te suffiraient-ils ou en veux-tu plus encore ? Regarde bien le mien. C’est déjà un beau morceau. Je suis sûr que ta bouche, même grande ouverte, ne peut pas l’absorber tout en entier. Je suis bien là, mais je veux être mieux en te foutant. Ecarte tes cuisses, tu en meurs d’envie. Montre ta chatte. Offre-la-moi. Demande-moi de te sauter, petite salope. Tu ne vis que pour ça. Vois comme je suis prêt à t’enconner.
« Un simple geste, fais un simple geste et tu seras sous moi, prise et jouissante. Tu résistes encore ? Je crois que je vais te prendre de force. Oui, c’est ça, de force. C’est comme ça que tu aimes être prise, petite chienne en chaleur. Alors mets-toi à quatre pattes et tends ton cul. Je vais te prendre en levrette, tu sentiras comme je te mettrai bien. Tu veux que je sois bestial ? Ne t’en fais pas, je saurai l’être suffisamment pour que tu en sois dégoûtée.
« Tu ne te rends pas ? Il va falloir que je te frappe ? Non ! Tout de même pas, tu ne vas pas m’obliger à de telles extrémités. Je veux bien te transformer en esclave et te torturer, mais tu n’en es certainement pas capable. Tu dois être de ces femmes qui ne peuvent aller jusqu’au bout de leurs phantasmes. Je le vois à tes yeux. Tu veux, tu désires, tu es prête à être mise comme une bête, mais tu n’oses pas. Quelle erreur ! Tu te rends compte, je pourrais être en train de te labourer depuis un bon moment déjà. Tu aurais joui et tu attendrais un nouveau plaisir. Par le cul ou par la chatte. Laisse-toi aller. »
La séance dura ainsi un temps infini. Je n’ose vous dire dans quel état j’étais. Bouleversée par ce flot de paroles, prête à me rendre et à me jeter sur lui. Peut-être que la simple lecture de ces injonctions ou de ces invectives ordurières, comme vous voudrez, ne rend pas l’atmosphère quasi insoutenable de cette séance. Il ne me laissa à aucun moment le loisir de lui dire oui ou non.
J’allais craquer, trop ouverte pour ne pas être pénétrée. Il dut le sentir, se leva, s’empara de moi, passa sa main entre mes cuisses humides, baissa ma robe sur mes seins qui se présentèrent nus et offerts, se saisit de leur mamelon durci. Je crus un instant qu’il allait me forcer, chose qu’il aurait pu faire sans difficulté d’ailleurs.
Soudain, il me regarda dans les yeux et me dit : « Je serai à vous lorsque vous le souhaiterez, mais il faudra d’abord que voussoyez à moi. Au revoir ou adieu, comme il vous plaira. »
Je n’eus même pas le temps de réagir qu’il avait disparu. Me laissant avec mon envie, vexée de n’avoir ni vraiment tenu, ni vraiment craqué. A la réflexion, je suis tout de même assez contente de moi. Il est parti, je n’ai pas cédé.
Pourtant, il est plus honnête de vous l’avouer : quelques minutes plus tard, je me suis précipitée sur mon papier à lettres pour solliciter de lui un nouveau rendez-vous.
Vôtre***
Ecrire un commentaire - Voir les 3 commentaires
Derniers Commentaires