Mardi 6 juillet
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14:41
J'ai découvert par hasard au fond d'un vieux carton ce livre sans auteur, je vous en livre la primeur et j'espère que vous ne serez pas
déçus
Peter
Correspondance anonyme d'une femme amoureuse
Monsieur
C’est repentante et soumise que je reviens à vos pieds implorer de vous l’autorisation de vous écrire à nouveau. J’avais
cru en vous quittant, trouver la liberté et, aujourd’hui je vis le désarroi, la solitude et la peur. Celui qui m’avait arrachée à vous et dont j’avais accepté les chaînes m’abandonne et me hait
.Son regard, son souffle, ses mains me sont un supplice ; un vrai, pas de ceux qui excitent les sens, révulsent les désirs et les exacerbent. Je viens de le fuir et cherche auprès de vous le
réconfort d’une âme qui me comprenne et le havre d’une aventure où mon cœur et mon corps puissent trouver enfin la paix. Je veux reprendre avec vous ce dialogue si doux dont le souvenir obsédant
m’enflamme et m’enfièvre.
Quelle erreur de croire qu’au-delà des phantasmes la pratique pourrait, s’aidant du réel, nous combler d’avantage. Quelle
turpitude d’imaginer que nos actes, en ce domaine au moins, sont plus importants que nos pensées. J’ose espérer, Monsieur, que mon long silence ne m’a pas rejetée loin de vous, et que nous
pourrons comme par le passé renouer les fils d’une relation à laquelle j’attache tant de prix.
Soyez rude si vous le voulez et triomphez sans crainte de la sotte que je suis. C’est vrai, je ne mérite aucune
indulgence, mais, de grâce, ne m’abandonnez pas. Je saurai, je vous le jure, me montrer digne une fois encore de vos exigences et ne fuirai jamais plus.
Je vous dirai ce que je sens, ce que je désire et ce que je fais, pour votre plus grand plaisir. Vous pourrez commander,
et vos ordres me seront un bonheur et un devoir. Je veux combler la moindre de vos attentes et satisfaire vos fantaisies les plus extravagantes.
Mais peut-être n’allez-vous point tolérer que je resurgisse ainsi dans votre vie, à ma guise, au moment où j’en ai besoin
; peut-être aussi avez-vous d’autres occupations qui vous suffisent, et que toutes celles qui vous entourent s’ingénieront à ne point permettre nos retrouvailles.
Je jette cette lettre comme une bouteille à la mer. Ultime espoir de celle qui, en perdition, redevient pour
toujours,
VÔTRE*****
(A suivre)
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