Les lèvres brûlantes se posent sur les siennes, s’écrasent, s’entrouvrent, un bout de langue passe, s’agite follement contre la sienne, des mains courent sur sa poitrine, ses épaules, frôlent son sexe distendu…Puis tout s’arrête, aussi soudainement que c’est venu…Il n’y a plus, là-bas, sur les marches, que le claquement sec des talons d’Hélène qui s’éloigne…
Philippe se dresse, regarde autour de lui. La rejoindre dans sa chambre, comme c’est facile ! On va tout de suite s’apercevoir de leur absence, à tous les deux…Que faire, qu’inventer ? Il tressaille. Une ombre pâle s’approche.
- Philippe, tout va bien ?
C’est Lise, un peu rouge, un peu haletante, comme si elle avait couru.
- Oui…non…Je ne sais pas…
- Je viens de voir Hélène. Elle est partie se changer dans sa chambre. C’est l’occasion ou jamais.
- Oui. Mais comment ? Ils vont s’apercevoir de quelque chose, nous chercher…
Lise s’approche. Son sourire se fait tendre, un peu triste.
- Non. Ecoute…
Elle est si proche qu’il lui suffirait d’une petite inclinaison de la tête pour l’embrasser.
- Je pars chercher de la glace en voiture. Je dirai que tu m’accompagnes. Et je mettrai longtemps, très longtemps, à la trouver, cette glace…Tu comprends ?
- Oui, oui. Oh ! Lise ! Que tu es bonne !
- Moi ? non ! Je suis jalouse, oui, jalouse comme une tigresse. Ah ! Vous autre, jeunes, quelle engeance ! Mais en même temps, je vous aime bien. Viens là, approche-toi…
Philippe fait un pas en avant, se penche, sent deux lèvres douces se poser sur les siennes. Puis il se crispe. Une main vient de l’empoigner par le sexe, serre, serre à le faire crier. Il gémit. Lise s’écarte, sourit.
- La belle queue, murmure-t-elle ; elle va rendre Hélène bien heureuse, la veinarde ! Surtout, qu’elle soit patiente, qu’elle se souvienne de mes leçons…Va, mon chéri, va la retrouver, je sens que je vais mettre un temps infini à trouver cette glace…Fais le tour de la maison et entre par l’arrière cuisine, personne ne te verra… Tu me raconteras quand même, un jour ?...
- Oh, Lise, oui…oui…
Quelque chose passe dans les yeux de Lise, quelque chose comme une buée, un regret, un chagrin…un défi…
- Oh, et puis tant pis, dit-elle, j’en ai trop envie…
Elle se laisse tomber à genoux, ses doigts s’agitent sur les boutons, font jaillir le sexe tendu, l’emprisonnent, le guident vers sa bouche ouverte, l’y enfoncent…Philippe pousse une plainte sourde en sentant, autour de son gland, les dents aiguës le mordiller, la langue rêche le lécher, les lèvres chaudes le sucer, encore, encore…Il se cambre en arrière, des traits de feu montent de ses reins…Il gémit à nouveau. La caresse s’interrompt, Lise se redresse, s’essuie la bouche avec un mouchoir, le renifle.
- Je garderai ce goût-là, cette odeur-là, murmure-t-elle ; et je t’aurai préparé pour elle. Bonne nuit mon chéri…
- Lise…
Lise n’est plus qu’une ombre qui s’enfuit au bout de l’allée. Est-ce qu’il y avait vraiment des larmes dans ses yeux ?
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