Vendredi 10 juillet 5 10 /07 /Juil 10:49




   Hélène adore la chambre de Lise ; elle s’y sent bien, et en même temps un peu triste : aura-t-elle jamais une chambre pareille ?

   Lise fouille dans son armoire et en sort un petit chiffon de satin blanc, deux triangles reliés par un élastique.

-        Je crois bien que c’était mon premier dit-elle ; il est ici depuis des années. Attends que je t’aide à le fermer…Bien, maintenant tiens-toi droite. Je t’assure que tu n’as aucune raison de m’envier…

   « Ou pour si peu de temps, songe-t-elle ; j’ai Philippe…Mais bientôt, c’est moi qui lui envierai Philippe ! »

-        C’est vrai, dit Hélène qui se regarde dans la glace, c’est mieux comme ça. Mais maintenant ma robe est trop étroite.

-        Je vais voir si j’en ai une à te prêter.

   Lise sort de l’armoire une longue robe décolletée.

   « Pauvre Philippe ! Quand il la verra sur Hélène, il deviendra deux fois plus fou ! Heureux Philippe ! »

   Hélène déboutonne sa vieille robe à la hâte, la laisse tomber à ses pieds. Lise hoche la tête.

-        Hélène, franchement ! ces culottes sont d’une laideur !

   Hélène rougit.

-        Tiens, essaye ce slip.

   C’est un minuscule triangle de dentelle qui tient dans le creux de la main.

-        Je ne pourrai jamais entrer là-dedans, dit Hélène en riant.

-        J’y entre bien moi ! réplique Lise en relevant sa robe à deux mains.

   Hélène se remet à rougir. Elle a déjà vu Lise toute nue, ou presque. Mais c’est autre chose de voir surgir ces longues jambes brunes sous ce retroussis, d’apercevoir les fesses dures moulées par la fine étoffe blanche dont les interstices ajourés accusent le taches de peau brune.

-        Alors ? demande Lise en pivotant sur elle-même.

-        Ravissant souffle Hélène.

   Et c’est vrai que le slip lui-même est une jolie chose. Mais plus jolis encore, le triangle bombé au bas du ventre, les poils cuivrés qui gonflent la dentelle et s’échappent par touffes sur les bords.

-        Mais ça doit serrer, non ? dit Hélène pour dire quelque chose et masquer s’il se peut l’émotion qui lui brûle les joues.

-        Viens, passe ta main sous l’élastique, dit Lise.

   Elle s’amuse à voir le jeune visage devenir tout rouge et, d’un léger mouvement de hanches, s’arrange pour que le bout des doigts d’Hélène touche le bord de son pubis.

-        Tu sens ? demande-t-elle.

   « Oh oui, oui…je sens, soupire Hélène en silence, je sens ses poils et cette chair bombée, parfumée…Comme je voudrais rester là, la toucher plus bas, enter dans sa fente, trouver sa perle…Mais je n’ose pas. Elle se fâcherait sans doute, ce serait terrible…Lise, Lise chérie, jamais je l’ai tellement aimée…Si tu voulais, si tu voulais, toi aussi passer la main sur mon ventre, sous mon slip… »

   En deux gestes elle arrache le vêtement de coton blanc et se cambre devant sa tante en la regardant dans les yeux. Lise sourit avec une ombre de mélancolie.

-        Tu vois que ça ne me serre pas, murmure-t-elle ; essaye-le.

   Brusquement, Hélène a hâte d’être habillée. La dentelle comprime agréablement ses petites fesses blanches et son pubis gonflé. Puis elle se coule dans la robe que lui tient Lise.

-        Elle te va à merveille, elle est à toi et le slip aussi. Est-ce qu’il te serre ?

-        Viens voir, dit Hélène en se retroussant à son tour, passe ta main sous l’élastique…là, tu sens ?

-        Je sens répète Lise d’une voix sourde en passant les doigts sur les poils clairsemés ; je sens surtout, ajoute-t-elle en repoussant Hélène et sur un ton volontairement détaché, que tu meurs d’envie d’aller te montrer aux autres. Va ! Non, attends une seconde…

   Elle prend un vaporisateur sur la coiffeuse.

-        Là ! Une petite touche de parfum…Relève ta robe, écarte les jambes…Là…c’est bon ?

-        C’est exquis, dit Hélène, les yeux mi-clos.

   Elle est si belle ainsi, la jupe relevée, le ventre offert, que Lise doit faire un effort immense pour ne pas tomber à genoux devant elle, coller ses lèvres sur l’endroit qu’elle vient de parfumer…

-        File ! Va séduire la terre entière, tu es irrésistible.

   Hélène se sauve sans même dire merci, tant son trouble est grand…Elle s’offrait, se donnait, s’ouvrait, j’aurais pu en faire ce que je voulais, que je suis donc sotte pense Lise.

   Lise pose les mains en croix sur sa poitrine et sent sous ses doigts les pointes toujours durcies. Elle rouvre son corsage, l’enlève, se met nue, va s’étendre sur son lit, jambes écartées. Ses doigts glissent le long de la fente moite, trouvent le clitoris érigé, le caressent…Mais c’est trop frustrant d’être ainsi ouverte, offerte au néant. Elle se redresse, prend dans le tiroir de sa table de nuit, une bougie dont le bout soigneusement poli, témoigne qu’elle n’est pas là par hasard, la passe dans sa fente puis, résolument l’enfonce en elle tout en continuant à se caresser les seins de sa main libre. Elle sent ses muscles se dilater sous la pression de la cire froide qui la remplit d’une fraîcheur délicieuse. Elle la pousse plus loin, jusqu’au bout, puis elle la fait tourner doucement entre le pouce et l’index et glisse sa main libre jusqu’à son clitoris Ses yeux se ferment, sa poitrine se soulève en même temps que son ventre, comme emporté par la même vague qui bouillonne en elle. Son sexe se referme si violemment autour du bâton de cire qu’elle a du mal à le maintenir en place, les contractions semblent vouloir l’expulser ou, au contraire, absorber l’objet dur et froid. Puis la vague déferle, ruisselle à travers elle, en dehors d’elle, ses doigts sont trempés de plaisir.

   Elle se détend enfin avec un long soupir, retire la bougie, se lave, se rhabille.  « Tout de même, ces jeunes, pense-t-elle, avec un peu de malice, ils n’ont que faire de bougies…Est-ce à ça qu’il pensait Ronsard ?  « Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle… ? »

   Et elle sort de sa chambre en éclatant de rire.

 

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Par Peter Pan - Publié dans : textes érotiques
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