Mercredi 15 juillet 3 15 /07 /Juil 16:54


                             11

 

« Ce serait quand même terrible, pense Jacques, si je n’arrivais plus à…Et avec Hélène, encore ! Pourtant, les autres fois, ça a toujours marché. Mais aussi elle est rosse de s’être enlevée comme ça, d’un coup. Je voudrais bien le voir, Philippe, avec cette petite mijaurée. N’importe qui y perdrait ses moyens. »

   Il a beau chercher à se consoler, se dire que tout est de la faute d’Hélène, son demi fiasco lui laisse une saveur amère dans la bouche, un poids dans la poitrine. Mauvaise journée ! Il n’arrive même plus à lire, le visage furieux d’Hélène s’interpose entre lui et la page, il entend sa voix : «  Tu me fais mal, espèce de brute ! » Pourquoi une brute, c’est elle qui est une sotte !

   Il erre dans le jardin, désœuvré, ne sachant pas ce qu’il veut. Soudain, entre les lauriers roses, il voit passer Lise, son grand chapeau de paille sous le bras. « Elle va sûrement dans son solarium. Mais à quoi bon la suivre ? Est-ce que j’ai besoin de ça ? »Il se répète toutes les raisons qu’il a de ne pas suivre Lise, puis la suit, comme malgré lui, vers le fond du jardin et reprend sa faction derrière le buisson familier.

   Lise a toujours le même geste pour se débarrasser de sa robe et enlever ses dessous. Un instant plus tard, elle se redresse, nue dans le soleil. De l’autre côté du mur de bambous, Jacques défait machinalement sa braguette, en sort son sexe tout mou. Lise s’étend sur le sol, légèrement déhanchée, dans une position qui fait ressortir ses flancs hâlés et creuse sa taille.

   « Si seulement elle se retournait » prie Jacques qui s’évertue en vain sur son bout de chair flasque. Mais il doit se contenter de regarder les fesses brunes et lisses. Elles lui faisaient pourtant un drôle d’effet, il n’y a pas si longtemps…Il essaye de s’imaginer collé contre ces globes durs, les pétrissant à pleines mains, les écartant…Rien ! Heureusement, Lise se retourne, les yeux clos, s’étale sur le dos, écarte bras et jambes…C’est mieux, beaucoup mieux, les seins superbes se dressent, le ventre se creuse, la motte de poils blonds se hérisse…Et, dans la main de Jacques le petit tuyau morne se hérisse, lui aussi, se redresse, tandis que sa main monte et descend, fait son office. Tout est en règle…Mais le cœur n’y est pas.

   Pourtant, la voilà qui ouvre encore plus les cuisses, une de ses mains descend, ses doigts jouent dans les poils. Jacques se tend, son mouvement s’accélère, la chaleur bien connue monte au creux de ses reins…Mais quelque chose lui manque encore…

   Lise lève une jambe, la rabaisse en lui faisant décrire plusieurs cercles concentriques, lève l’autre et l’abaisse de la même manière. Les muscles de son ventre jouent avec souplesse sous la peau brune. Mais ce n’est pas eux que Jacques regarde maintenant. C’est cette raie rouge qui s’ouvre entre les poils, entre les cuisses, puis se referme, se rouvre, se referme, au rythme des mouvements de Lise. Cette fois, nom de Dieu, il voit, il voit sa fente ! C’est là qu’il veut s’enfoncer jusqu’au fond, la labourer en écrasant ce ventre musclé, en palpant cette chair élastique. Et elle va se tordre sous lui, et gémir, comme avec Philippe, bouger les fesses, secouer le bassin…Elle va…

   Sa main s’arrête. Il bande maintenant comme un homme et c’est comme un homme qu’il va aller prendre son plaisir, où il se trouve, où il l’attend là-bas, de l’autre côté des bambous, dans cette fente rouge qui bâille, qui l’appelle, ce n’est pas une mijaurée comme Hélène, elle sait recevoir un homme, l’engloutir…

   Il se précipite dans l’enclos. Lise ouvre les yeux, interrompt sa gymnastique, regarde le gourdin dressé que Jacques tient toujours dans sa main. Il voudrait dire quelque chose, mais sa gorge est trop serrée. Fébrilement, il essaye d’abaisser son short, puis son slip. Mais son membre tendu gêne ses mouvements. Il y arrive enfin, se dresse à demi-nu devant Lise, les lèvres tremblantes, les yeux fous…et demeure là, immobile, ne sachant plus que faire et n’osant rien imaginer…

   Soudain, la tuile, la douche. Lise se met à rire, si fort que des larmes lui viennent aux yeux. De grands hoquets la secouent, elle tend une main vacillante vers l’instrument dégainé qui déjà perd de sa fierté, elle essaye de dire quelque chose entre deux rires.

-        Qu’est-ce que…mais que…Jacquot…tu es…

   Mais les rires l’étouffent, elle laisse retomber sa tête entre ses bras et continue à pouffer sur son coude replié, les épaules secouées. Quand, un peu calmée, elle relève la tête, Jacques a disparu. L’image du sexe brandi, apparaissant à l’improviste comme une espèce de gargouille est tellement incongrue qu’elle se demande si elle n’est pas le fruit de son imagination.  « Mais non, il était bien là, le Jacquot, cul nu, bandant comme un jeune cerf, jolie queue d’ailleurs, qu’il était drôle, avec son air de vouloir m’étrangler, mais qu’est-ce qu’ils ont donc tous ces jeunes…et ces moins jeunes, qu’est-ce que nous avons tous, ça doit être l’air, ou la nourriture… »

   Jacques galope à travers le jardin. C’est tout juste s’il a pensé à se rhabiller. Il court, il fonce, il fuit les mots, la voix de Lise, le rire de Lise qui le fouettent, le cravachent, lui déchirent le cœur et le reste.  « Qu’est-ce que…mais que…que…que…queue…queue…queue…qu’est-ce qu’elle a ma queue, elle n’est pas normale ? Il s’arrête enfin, la poitrine brûlante, les joues en feu. Il retient à grand peine les larmes prêtes à jaillir. Tout le monde se moque de lui. Hélène, avec ses airs de bonne fille, et puis Lise, la sale garce…Ah ! Les bonnes femmes, je te jure ! Et les autres, Philippe qui le snobe, qui l’appelle un voyou, l’oncle Bernard qui n’a même pas l’air de remarquer son existence…Ils le prennent pour un mioche, pour un petit garçon et Lise éclate de rire quand il lui montre son engin prêt à servir…Eh bien ! Ils vont voir, tous, ils vont comprendre qu’il est un homme.

   Un dernier gros soupir pour refouler définitivement ses larmes, et en avant !

   Jacques prépare son sac, le passe sur l’épaule, descend à pas de loup jusqu’à la cuisine, ouvre le tiroir où se trouve l’argent des courses, se sert…

-        Où allez-vous ? demande la jeune femme blonde qui le prend dans sa voiture à cent mètres de la grille.

-        A la plage.

   Qui sait ? Elle est peut-être de la région. Il ne faut pas qu’on puisse le retrouver…

-        Vous allez vous baigner ? J’ai une cabine à la plage des cigales, si vous voulez on y va ensemble.

   Jacques lui jette un coup d’œil de coin. C’est une vieille, au moins trente ans. La jupe remonte haut sur les cuisses rondes, pas laides, et son parfum, pas mal non plus. Et alors ? Qu’est-ce qu’il en a à foutre ? La femme sourit, effleure sa cuisse nue de la main…

-        Vous êtes rudement musclé. Vous devez être un nageur formidable.

   Jacques grogne et s’écarte.

   Il se fait déposer quelque part, au bord de la route et attend, le pouce levé…

   Dans le bistrot en face, on le voit bientôt repartir, cette fois dans une grosse voiture américaine rouge. Oui, oui, on est sûr que c’est lui, quand les gendarmes arrivent le lendemain et montrent la photo de Jacques. Il allait vers l’est, vers la frontière italienne.

 

                            A Suivre

 

 

 

Par Peter Pan - Publié dans : textes érotiques - Communauté : Scorpion-sexy
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