Ce texte, Lorine me l'a envoyé, me l'a offert
Je le publie ici, mais le Peter de cette histoire ne pourra jamais être moi, je l'aime trop et je serais incapable de la faire souffrir ainsi
Lorine je t'embrasse chaudement et tendrement Amour
« Je ne viens pas te chercher, prends un taxi et retrouve-moi vers 21h à l’Eclipse, 120 rue Saint Denis ».
C’est à 19h15 très précisément que le sms arrive et me plonge dans tous mes états car je ne comprends plus rien à rien.
Nous devions nous retrouver en bas de chez moi dans quinze minutes, nous rendre ensemble à un cocktail à l’Aviation, puis y dîner.
Etrange ce message …
Je vérifie encore une fois ma tenue. J’ai une nouvelle robe René Derhy, une véritable petite folie pour très peu de tissu, et j’ai du m’acheter un ensemble Chantal Thomas car aucun de mes balconnets ne s’adaptait à ce décolleté très échancré. Ma carte bleue a flambé mais je suis très sexy.
Me voilà en pleine panique, ne sachant plus si je dois rester ainsi vêtue ou me mettre en jeans !
Vite appeler ma compagnie de taxis ! Coup de chance, Marc est disponible et se propose d’être chez moi dans moins d’un quart d’heure.
J’ai juste le temps de descendre tirer de l’argent au distributeur, ne surtout pas prendre mon sac car mon quartier n’est pas bien fréquenté.
Je remonte comme une fusée, je prends mon sac, ma veste, j’ai mon portable à la main, mes clopes, j’arrive dans le hall … Marc est déjà là.
Il descend pour m’accueillir, me dévore des yeux, m’aide à m’installer à l’avant car j’ai droit à cette faveur, même à fumer dans son taxi.
Et là, j’en ai vraiment besoin car je me sens stressée.
Marc reluque mes jambes, mes cuisses qui dévoilent le haut de mes bas, plonge carrément dans mon décolleté, ne peut s’empêcher d’effleurer un sein en voulant sortir une paire de lunettes de la boîte à gants. Lunettes qu’il repose sur le tableau de bord !
« Je suis heureux de vous revoir, cela faisait longtemps que je n’étais pas venu vous chercher. Alors, 120 rue Saint Denis ? L’Eclipse ? Ah je connais, c’est juste à côté du passage Bourg l’Abbé » …
Il parle, il parle … j’ai droit aux menus de tous les restaurants qu’il connaît … du dernier voyage avec sa compagne … un peu saoulant mais il a de beaux yeux.
Habituellement, je joue à le provoquer, à l’exciter. Je n’ai nulle envie d’en faire des tonnes ce soir. J’ai trop de questions qui m’assaillent …
Paris au mois d’août … peu de circulation, nous sommes arrivés en trente minutes.
Perdue dans mes pensées, je n’avais pas anticipé en sortant mon portefeuille.
Drame ! Impossible de le trouver, je réalise en quelques secondes que je me suis trompée en remontant du distributeur : je l’ai mis dans mon autre sac ! Je n’ai pas d’argent sur moi. Je n’hésite pas une seconde, je l’avoue à Marc. Il me rassure, me dit de ne pas m’inquiéter, que l’on se connaît … j’essaie d’appeler Peter mais je tombe sur sa messagerie. Des larmes coulent, je suis incapable de les retenir. Devant mon désarroi, Marc me conseille de me ressaisir, que cela n’a aucune importance et pour me le prouver tend un billet de 20 euro. Il me donne son numéro de portable, me prend la main, essuie mes larmes et en profite pour m’embrasser furtivement.
20h30.
Je suis assise à la terrasse de l’Eclipse. Je ne me sens pas à l’aise du tout car je ne sais pas quoi faire de mes mains, de mes yeux. Je suis dans la contemplation de ma tasse de thé, je triture mon briquet, j’ouvre mon sac et le referme, je fuis les regards insistants qui se posent sur moi.
Mais qu’est-ce que je fais là et que fait Peter surtout ?
Cela fait au moins cinq fois que je tente de le joindre et toujours la messagerie !
21h 30
J’en suis à ma deuxième théière, à deux visites dans les toilettes pour vider ma vessie, pour refaire mon maquillage.
Je me demande si je peux me permettre de m’offrir un troisième thé, il ne manquerait plus que je ne puisse pas payer ma note … quoique les propositions pour m’offrir un verre ne manquent pas. J’ai déjà du en envoyer promener au moins deux, dont un qui insistait lourdement pour me tenir compagnie.
22 h
J’ai réglé l’addition, je marche lentement sur le trottoir, j’ai l’impression de vivre un cauchemar. Je passe devant un sexe shop, je tourne la tête à l’opposé, me conduisant comme une petite bourgeoise coincée. Et pourtant, je n’ai rien d’une coincée.
Je pleure, je verse des torrents de larmes.
Ma vie semble m’échapper. Peter ne s’est jamais conduit ainsi avec moi et je suis inquiète pour lui.
« Pleure pas ma belle, les hommes ne méritent aucune de nos larmes »
Celle-là, je crois la reconnaître.
Je pensais qu’elle tenait une des boutiques chaudes du quartier mais elle tapine aussi à l’occasion … je suis tout près de la rue Turbigo.
Je fais demi tour, je repars d’où je viens. Peut être vais-je enfin le voir arriver.
« Tu veux boire un truc fort, ça va te faire du bien »
Non merci … je l’ai murmuré, j’espère qu’elle a entendu.
Plus aucune force, je suis vidée.
Mes hauts talons me font mal aux pieds, j’ai mal au dos, j’ai mal partout.
Je m’appuie contre un mur, je sors discrètement mes lunettes pour lire l’heure sur mon portable et vérifier qu’aucun appel n’est arrivé : il est 22h30. Je suis seule dans cette putain de rue à putes !
Je repars en titubant, j’aperçois mon reflet dans une vitrine : je suis un peu débraillée, mon décolleté s’est accentué, ma robe courte et fluide colle à mes formes, j’ai tout d’une pute à la recherche d’un client.
Il me reste environ sept euro dans ma poche et je me désespère : comment Peter a-t-il pu me faire ça ? Et s’il avait eu un accident ? Me voilà retournée complètement. Le vibreur et la sonnerie de mon portable me font sursauter, je décroche, je n’entends rien … je comprends que c’est un message et je vois que c’est lui, mon cœur bat la chamade, je suis heureuse, soulagée, il n’a rien, nous allons nous retrouver enfin !
« Hôtel de la Vallée, tu es presque devant. Clé n°4 mais tu montes avec un client. C’est un ordre. »
Mon cœur va s’arrêter, ou exploser ! « Il » me voit, il a toujours su où j’étais, il m’a abandonnée dans ce troquet, dans cette saloperie de rue, il n’a rien loupé de mon attente, de mes angoisses et maintenant il me met au défi : je dois tapiner ! Je le connais : il doit jouir du spectacle, quel tyran !
Je sais que si je n’obéis pas, je le perdrai.
J’ose lui répondre : - aucune idée du tarif, du temps, aide-moi stp !
La réponse ne tarde pas :
« Pour cette première fois, je VEUX que tu rapportes 400 euros, débrouille-toi ! »
400 euros … cela ne couvre même pas les dépenses de mes fringues !
C’est tout ce que sa réponse vient de m’inspirer. Au lieu de gamberger comment je dois « me faire » un client, je pense « fric, remboursement de frais » !
« Alors ma poule, cette fois, tu veux bien de ma compagnie ? Combien tu prends ? Tu suces, tu baises, tu as des spécialités ? »
Il ne manquait plus que celui-là : le collant du bar de l’Eclipse !
Après tout, pourquoi pas lui ? Je n’ai eu aucun effort à fournir, il est venu de lui-même, reste à savoir combien il acceptera de payer.
Je le devance de quelques pas, je le conduis devant le 84. Une porte entre le tabac le Saint Magloire et le Bosphore, spécialiste de restauration rapide. Ça pousse partout comme des champignons ces boutiques-là !
J’ouvre la porte qui donne sur un petit couloir au bout duquel se trouve une réception minuscule. Un petit vieux rabougri prépare ses tickets de PMU, ne lève même pas les yeux lorsque je réclame la clé 4.
Je n’ai aucune idée de l’étage, j’imagine qu’elle doit se trouver au deuxième car l’immeuble n’a que deux fenêtre sur rue. L’étroitesse de l’escalier me conforte dans cette idée et j’en ai la confirmation sur le palier du premier.
Je n’ai aucune hésitation, mon client doit vraiment penser que je suis chez moi car j’ouvre la porte rapidement, je trouve l’interrupteur en un dixième de seconde. La chambre est ordinaire, bien tenue, elle dispose d’un petit cabinet de toilette et a même des WC ! Sur la tablette au-dessus du lavabo, je vois un tube de gel et une boîte de préservatifs. J’extirpe un étui d’un geste brusque, j’empoigne le tube de gel, je dispose le tout sur la table de nuit … et alors seulement je regarde mon client.
Il a environ trente cinq ans, bien bâti, type méditerranéen, grand, mince, des yeux très noirs. Sa veste est déjà sur le dossier de l’unique chaise, le pantalon suit le mouvement aussitôt, la chemise également. Je note qu’il ne retire pas ses chaussettes, je m’en fiche complètement.
J’ai l’intuition que je vais me faire baiser dans les grandes largeurs par cet individu car j’ai eu le tort de ne pas fixer de tarif, ni de demander ce qu’il souhaitait.
Je joue le jeu comme je peux : je retire mon string et je m’assois au bord du lit, jambes bien écartées, robe retroussée.
Il semble vouloir passer à l’action le plus vite possible, il me tend sa queue en me demandant de la sucer.
Je déballe le préservatif, j’essaie de me souvenir comment il convient de le faire glisser. Il a du sentir mon hésitation car il m’aide.
« Allez, suce-moi ! »
Comment donner un plaisir rapide à un inconnu ? Où le toucher, où trouver le point sensible … les questions se multiplient dans ma tête et en même temps j’ai peur. Peur de cet isolement avec un peut être un maniaque, un détraqué.
Il bande, il est large et long … il faut qu’il explose d’une manière ou d’une autre, je ne vais pas pouvoir ouvrir ma bouche très longtemps, le latex est une horreur, j’ai peur de le déchirer avec mes dents.
« Mets-moi deux doigts dans le cul …Rrrrrr … huuummm…. Allez, vite , t’es une pute ou pas ? »
Je m’exécute avec répugnance. Tous les goûts sont dans la nature et si cela peut lui permettre de vider ses couilles maintenant, autant lui donner satisfaction.
Mais non, c’est un jouisseur, il en veut pour son pognon ! Il me pousse afin que je sois sur le dos, les cuisses bien ouvertes et il m’enfile sans aucun ménagement. Idiote, je n’avais pas mis de gel et je déguste en serrant les dents.
Il grogne, transpire, me secoue dans tous les sens … je regarde le plafond, j’essaie de compter les secondes, les minutes, j’essaie de ne pas imaginer que la capote va éclater car elle ne coulisse pas facilement … je suis sèche à l’intérieur et plus il me lime, plus je me serre.
Il se met à beugler, s’effondre sur moi en cherchant mes lèvres. Je le repousse violemment et j’en profite pour me libérer. La capote est sur le couvre-lit, elle est nouée, mon estomac se détend.
Il ne fait plus aucun mouvement. Je le secoue et le somme de partir.
Je veux qu’il parte, je veux être seule.
Sans un mot, il remet ses vêtements, sort des billets de sa poche, les jette sur le lit et part sans se retourner.
Je suis encore bien loin d’être une prostituée ! Je fais disparaître l’objet tout mou en le tenant du bout des doigts, je me précipite pour me laver les mains longuement, puis de l’eau fraîche en abondance sur ma chatte cuisante. Je remets un peu d’ordre dans mes cheveux et je vais enfin ramasser les billets. Le compte est rapide : 80 euro.
Est-ce bien payé ? Je n’en sais fichtre rien du tout. Compte tenu qu’il est resté au moins trente minutes, j’estime que c’est fort mal rétribué et que j’expédierai le prochain.
Il reste le plus difficile à faire : trouver d’autres michetons en bas, annoncer un tarif décent pour éviter de m’en farcir au moins six pour parvenir au montant fixé par Peter !
Je ne remets pas la clé au tableau, elle est dans ma poche.
Je tombe sur « ma » copine et cette fois j’accepte de boire une gorgée de sa fiasque. C’est raide, ça brûle le gosier !
Elle se marre !
« T’es pas habituée ! C’est de la Téquila ! Dis donc, c’est toi qui écris un livre sur le cul ? T’essaies d’être en situation pour mieux l’écrire ? Tu veux des clients ? Je t’aide si tu veux, reste avec moi, on va rabattre ensemble ! … non, j’te demande rien, tu me feras cadeau de ton bouquin …. Avec une belle dédicace, ok ? »
- D’accord, tu es sympa. Dis … est-ce que tu peux m’en trouver un ou deux qui paient bien, je ne voudrai pas y passer la nuit !
« Ben ça, c’est le plus duraille ! Quoique ce soir, t’as p’t’être une chance, il y a beaucoup de mecs et peu de tapineuses. Et puis moi, ils me connaissent tous, ils aiment la nouveauté ! Bouge pas, j’en vois un pour toi ! »
Misère ! ! Je vois « qui » elle me destine ! Il est petit, chauve, gras, le teint rouge, bien vêtu, l’œil bien vicelard, les mains baladeuses … mais j’entends le tarif de ma copine et j’en oublie tout le reste ! Elle a osé lui demander 200 euros, elle l’embobine en lui expliquant que je suis un écrivain à succès et qu’il sera dans mon roman ! Manquait plus que ces divagations !
« Eh ! Attends … tu te protèges, tu as des capotes ? Oui ? Ouf tu me rassures, remarque j’suis idiote, si t’écris un bouquin sur le cul, tu n’ignores pas tous les risques … même pour une pipe, n’oublie pas ! »
Une vraie pute-poule mais comme sélectionneuse, je doute un peu de ses compétences.
Le petit chauve m’accompagne, il a déjà une main posée sur mes fesses. Je n’écoute rien de ce qu’il marmonne entre ses dents … ou son dentier, car elles sont un peu trop régulières pour être vraies.
A peine la porte refermée, il met 200 euros dans mon décolleté. Puis il en sort un autre de 50 et l’air très égrillard, fait mine de l’ajouter …
« Ma mignonne … mes désirs sont simples et si tu me satisfais, tu auras ce billet en plus, peut être même deux. Je veux que tu te mettes à califourchon sur mon visage, je veux lécher ta chatte longtemps, mettre mes doigts dans ton petit cul … toi tu me branleras et je veux que tu me pisses dans la bouche. Je ne peux pas jouir autrement. »
Je rêve ? Non j’hallucine ! Je ne suis pas candide, je n’ignore rien des perversions, mais en être l’instrument est complètement différent. Tempête dans ma tête. En suis-je capable d’abord ? Moi qui ne peux retenir une envie pressante si je n’ai pas la possibilité de m’isoler, qui ne supporte même pas que Peter soit dans les parages des toilettes ! Et ce con me demande de lui pisser dans la bouche !
Et merde !
Relativisons : j’ai endossé le rôle d’une pute payante, je me dois à mes obligations.
Le temps de mes cogitations, le billet a rejoint les autres entre mes deux seins, et pépère est entièrement nu, couché sur le dos et m’attend. Son ventre est un proéminent, son sexe est tout petit, insignifiant entre une paire de couilles violacées, disproportionnées tant elles sont énormes.
Je m’installe. Guère confortable, ma pauvre robe Derhy roulée à la taille, elle n’était franchement pas destinée à de telles souillures !
Il attaque ma chatte qui dégouline de salive. Ne surtout pas penser … c’est le plus difficile : rester froide, observatrice, presque spectatrice. Me concentrer sur son fantasme, oublier qu’il fouille ma chatte avec sa langue, me lèche le trou du cul, ignorer ses doigts qui le violent … ce n’est pas douloureux, c’est juste très humiliant. Savoir que j’accorde cet acte à un inconnu … et pour du fric !
Le branler … petit, tout flasque, donner vie à ce vermisseau, je ne serai jamais descendue aussi bas ce soir.
Envie de vomir …
Un léger durcissement entre mes doigts … ses couilles sont de plus en plus grosses, de plus en plus violettes …
C’est long … « n’y pense pas, essaie de pisser un peu, focalise-toi là-dessus »… je ne cesse de me le répéter.
Impression que le temps ne passe pas, que jamais je n’y arriverai, et puis … miracle, je parviens à me libérer un peu, puis encore … ma vessie me fait horriblement mal car inconsciemment je la retiens quand même.
L’effet souhaité a du être suffisant car son vermisseau se raidit soudainement, le ventre rose tressaute, et ce gros chauve se répand entre mes doigts, dans mes mains.
Je me soulève, me rétablis sur mes escarpins et direction le lavabo. Jamais je n’aurai frotté, savonné, rincé mes mains aussi longuement que ce soir.
Je n’ai plus d’identité : je ne suis plus rien. La femme qui est dans cette glace n’a plus d’état d’âme, c’est un vrai objet, plus vrai que vrai.
Peut être que Peter a voulu que la prochaine fois où je lui dirai : « je suis ton jouet », je saurai exactement ce que je suis en train de lui dire. Belle leçon, mais à quel prix !
Petit vieux chauve est parti. Le deuxième billet de 50 euro est sur le lit, il a au moins tenu parole ce pervers.
Total : 380 euros en deux passes.
Mon moral remonte en flèche !
Et la pute redescend rejoindre sa nouvelle pote Darla.
Ça craint tout de même car elle est entourée de deux hommes très typés … Certes, je suis là pour une mission spéciale à laquelle je ne peux pas me dérober, mais quand même … et bizarrement je sens mon dos cuire, je suis persuadée que Peter est proche de moi, qu’il m’épie, je n’ai donc pas intérêt à le décevoir.
«En douce Darla me met au parfum : « Deux passes à 50 euro et encore, je les ai presque violés ! Pas de crainte, ils veulent juste tirer un coup. Chacun leur tour, pas en même temps, ne tremble pas. Vite fait, bien fait, dans un quart d’heure tu me rejoins, promis, juré, craché » Et elle accompagne sa parole d’un jet de salive pour me réconforter !
Deux jeunots dans les 30 ans, très bruns, mates de peau, propres sur eux, presque des jumeaux tellement ils sont identiques.
Cette fois j’ai pensé au gel, tendu le préservatif pour ne pas me fatiguer. Le premier n’a même pas besoin d’être encouragé, il fonce directement au but, se lance dans une course contre la montre, et en moins de trois minutes, l’affaire est bouclée.
Pas besoin non plus de me lever : le second attendait sagement derrière la porte, il a le même comportement. Il me baise sans émettre un seul son, juste un petit râlement insignifiant en se vidant les couilles, se rhabille et repart.
Total : 480 euros.
Je refais une pause dans la salle de bains. Je sens leurs odeurs sur ma robe, sur ma peau … l’odeur des ces quatre étrangers … j’aimerais retirer mes vêtements, me doucher, me laver de toutes ces salissures.
Darla est toujours fidèle au poste.
J’apprends qu’elle a tout de même gagné du fric en taillant trois pipes. Quand ? Alors ça, je ne pose même pas la question.
Ni où ! Entre deux portes, je l’imagine assez bien !
« Tu vois le mec en costard gris là-bas ? Tu peux te faire entre 100 et 150 euro. Il est un peu spécial, un peu brutal parfois, mais il est réglo. C’est comme tu veux : toi ou moi. Faut pas le laisser filer ! »
Il vient nous accoster, ne discute même pas les 200 euros balancés avec arrogance par Darla, semble flatté que je sois écrivain et pas une vraie pute du coin, me choisit et c’est reparti pour la chambre 4 !
Lui me veut sans ma robe. Il désire profiter du balconnet, du porte-jarretelles. Je me plie à sa volonté car j’ai vu les billets sur la table de chevet : pas à dire, cela motive sacrément.
Je n’ai pas besoin de sortir de préservatif, il a des réserves dans sa poche et ne semble même étonné que je me lubrifie au préalable.
Couchée, pas bouger, jambes remontées, cuisses largement ouvertes, il entre en moi sans aucune difficulté.
Je ne sens rien. Est-ce que Darla et les autres putes sont comme moi ? Est-ce que de vendre son cul rend frigide ? Moi, la jouisseuse folle, je n’ai pas le moindre petit tressaillement, la moindre petite envie de m’ouvrir, de profiter de ces baises payantes.
Cet homme est beau. La quarantaine florissante, un parfum discret qui pourrait être enivrant dans d’autres circonstances. Sa peau est douce, sa manière de baiser n’est pas bestiale …
Enfin, c’est ce que je croyais …
« Retourne-toi, mets-toi à genoux … oui, prends appui sur le mur avec tes mains. Ne bouge plus, offre-moi ta croupe »
Du gel coule dans la raie de mes fesses …
-Non, pas de sodomie, je ne pratique pas ! Je refuse »
Deux claques retentissantes s’abattent sur mes fesses, puis il m’empoigne par les cheveux, me faisant courber le dos en avant. Je tente de glisser, de me dérober … les coups pleuvent sur ma tête, sur mon dos. Mal et peur d’être blessée, j’en sanglote … Pendant ce temps il a assuré sa position et d’un coup de reins d’une brutalité extrême, il me sodomise sans aucun ménagement. J’étouffe comme je peux mes cris de douleurs, j’essaie de relâcher tout mon corps pour ne subir aucun dommage … je me surprends à prier ! Prier qui, je ne crois en rien ! J’appelle Peter en fait, je le supplie intérieurement d’être près de cette porte et de me délivrer. Je voudrai qu’il entende mes suppliques, qu’il comprenne que je viens de lui donner la plus grande preuve d’amour ce soir, la preuve incontestable que je lui appartiens, que je lui suis soumise.
L’homme en gris laboure mes reins, il grossit de plus en plus, va de plus en plus loin … il jouit enfin, se retire tout aussi brutalement qu’en entrant.
Je ne bouge plus, il pourrait même me voler tout ce que j’ai gagné péniblement ce soir : je n’en peux plus, je suis morte de douleurs et de fatigue.
Je dois somnoler quelques instants car j’émerge de ma torpeur en entendant des coups à la porte.
Péniblement je me retourne car j’ai vraiment mal partout. J’aperçois le bout du nez de Darla.
« Ça va ? Il ne t’a pas trop brutalisée ? Tu veux que je reste un peu avec toi ? »
-Non merci, je vais bien. Une petite toilette et je descends. Plus de client, terminé pour ce soir.
« Pour moi aussi, je rentre à la boutique, c’est au tour de ma vendeuse de michetonner. Salut ! A bientôt ? Tu penses à mon bouquin dédicacé, hein ? »
Une vraie piscine entre le lavabo et la cuvette des WC. Je regrette un bidet, je fais une toilette presque complète, besoin de me purifier et d’atténuer mes courbatures, mes blessures. J’ai un gros bleu sur l’épaule droite, une joue bien rouge que je dissimule avec un peu de fond de teint.
Je réunis ensuite ma recette : 680 euro.
Pas mal !
Que faire maintenant ? Lui téléphoner, lui annoncer la bonne nouvelle ?
Attendre qu’il se manifeste ?
Je crois percevoir une sonnerie … oui, dans mon sac ! Mon portable ! Vite je décroche.
« Alors ma pute, tu as bien travaillé ? 680 euro ? Bravo, à ce tarif, tu viens ici tous les soirs ».
Il rit aux éclats.
Grand silence … je pleure, je suis à bout de mes résistances. Sa voix est si douce, j’aime tellement cet homme … il pourrait tout m’imposer, tout me faire subir. Il le sait.
« Allez descends, je t’attends … viens ma chérie … »
Ces deux étages, pour la première fois, je les descends légèrement, le cœur palpitant.
Derrière la porte, deux bras m’enserrent, des mains me caressent le visage.
Il m’entraîne vers la voiture garée à deux pas … il prend soin de moi, attache même la ceinture de sécurité.
Assis près de moi, il allume une cigarette, la met entre mes lèvres … avec un regard sardonique, il tend la main … je lui mets les billets si difficilement gagnés. Ils rejoignent sa pince à billets, puis sa poche de pantalon.
Il m’embrasse tendrement, met le contact.
Nous rentrons chez nous.
Le trajet s’effectue dans le plus grand silence.
Je vois le panneau indiquant que nous sommes presque arrivés, j’oublie instantanément ce que je viens de vivre.
Je suis heureuse, je suis avec l’homme que j’aime.
LORINE et Peter
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