PETER - PAN
Pour l'amour de toutes et de tous, aimons-nous vivants!
Si je comprends bien, me dit alors Bob, nous sommes cocus tous les deux !
-Quel mot ! Répondis-je, agacé par la stupidité de cette phrase.
- Tu as peur des mots, maintenant ?
- Je n’en ai pas peur, mais je trouve que cette expression est notoirement périmée à notre époque, c’est tout !
- Bon ça va, tu es de mauvaise humeur ! Ça s’explique car tu viens de jouir deux fois de suite. « Post coïtum animal triste », comme disait je ne sais plus quel…
- …quel imbécile du siècle dernier…Tu es une véritable anthologie de la connerie, ce soir !
Décidément, je commençais à ne plus pouvoir le sentir, ce crétin de Bob. Une preuve en plus de sa sottise, c’est qu’il se méprit sur les raisons de ma nervosité, l’attribuant à tort à ce qui venait de se passer. Il tenta même de me consoler :
- Allons, ne t’en fais pas, ce n’est pas bien grave, si nos femmes couchent entre elles.C’est très bien porté à notre époque, les amours féminines.
- Bien sûr, tu as raison, dis-je à tout hasard pour couper court à cette conversation qui m’agaçait. Mais à présent j’ai atrocement sommeil. Tu devrais emporter ta femme et nous laisser dormir.
- Elles dorment déjà les coquines. Et les bras et les jambes tellement emmêlées que je ne suis pas sûr de reconnaître ce qui est à moi là-dedans.
- Le plus simple serait que tu dormes ici avec elles, et moi j’irai coucher dans ta chambre.
- Mais pas du tout, mon cher, c’est moi qui vais aller dans ma chambre. Tu renverras Nicky dès qu’elle sera réveillée.
- Le plus simple est de les laisser roupiller tranquillement et nous d’aller ensemble dans ma chambre. Quand elles se réveilleront, elles vont croire que nous avons fait comme elles !
Bob souligna sa phrase d’un drôle de rire en coin. Tiens ! Aurait-il des velléités homos à présent ?
De toute façon, je ne risquais rien d’accepter, j’avais bien trop envie de dormir.
*
* *
Des éclats de voix nous tirèrent de notre sommeil au petit matin. C’étaient Nicky et Esther qui vociféraient en faisant de grands gestes.
- Eh ! C’est du propre ! Voilà nos époux qui se lancent dans la « pédale », maintenant ! Si c’est comme cela que vous comprenez le naturisme !
- Vous pourriez crier un peu moins fort, dit Bob.Il n’est pas nécessaire que nos amis soient renseignés sur les secrets de notre vie privée !
- Et puis, dis-je à mon tour, ne faites pas les mijaurées à présent que vous nous avez montré l’exemple !
- Bien sûr, rétorqua Nicky, mi furieuse, mi amusée, mais nous n’avons pas fait de cachotteries, nous…ça s’est passé sous vos yeux !
- Justement ! ça nous a donné des idées, renchérit Bob en me jetant un coup d’œil complice qui signifiait qu’il entrait dans le jeu…
- Vous auriez pu vous enculer devant nous, ça nous aurait vachement excitées, n’est-ce pas, Esther ?
- Bien sûr répondit ma femme, légèrement pincée. Mais il n’est jamais trop tard pour mal faire et j’espère que nos petits maris vont nous donner sur le champ un petit aperçu de leurs talents…
- C’est vrai, dit Nicky, vite, en position !
- Pendant ce temps nous allons nous caresser debout devant vous. Allons, presto…
Cette méprise m’amusait, mais je ne tenais pas à la prolonger plus longtemps. Ce fut encore Bob qui enchaîna.
- Nous sommes un peu fatigués. Nous nous sommes tellement donnés cette nuit !
- Oh dit Nicky, tu les entends ? Et nous, tu ne crois pas que nous nous sommes données à fond ?
- Mais ce n’est pas la même chose !
- La situation tournait au burlesque et je ne savais plus très bien comment m’en sortir…
Au point où nous en étions, j’avais l’impression que nous ne nous en sortirions jamais.
- C’est un peu délicat, répondis-je, l’air sincèrement ennuyé.
- Tu vois, dit alors Esther, c’est pour ça qu’ils ne veulent pas s’enculer devant nous. Celui qui fait la femme n’ose pas !
- Et qui fait la femme, minauda Nicky. Les paris sont ouverts. Moi je dis que c’est Bob !
- N’essayez pas de nous avoir par la ruse. Nos secrets d’alcôve seront bien gardés, et vous ne le saurez jamais !
Nicky parut soucieuse.
- Mais c’est plus sérieux encore que je croyais. Tu te rends compte Esther…Nos maris se sont mariés entre eux et ils ne veulent pas dire quel est l’époux !
- Ne t’inquiète pas lui répondit ma femme…En ce qui nous concerne, pour le moment c’est toi qui es mon petit homme, mais je compte bien, la prochaine fois, le faire à mon tour, n’est-ce pas mon petit chéri ?
Et elles s’embrassèrent d’un baiser qui avait toutes les apparences d’un transport amoureux….
A suivre.
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