Mercredi 1 avril 3 01 /04 /Avr 16:20
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Et pourtant, au creux de son ventre, la chaleur ne s’est pas apaisée. Les caresses d’Amanda lui ont laissé comme une faim. Cette langue pointue qui la fouillait a eu beau tirer d’elle tout le plaisir qu’elle se croyait capable de ressentir, elle ne l’a pas rassasiée. « Voilà ! Songe-t-elle en riant ; je ne suis pas comblée, j’ai un creux ? Lise, ma fille, tu es une goule, une ogresse ! Mais est-ce ma faute, à moi, si l’atmosphère de Montardres me monte à la tête , et quand je dis la tête…Ils sont là, tous, à ne penser qu’à ça, ce grand dadais de Philippe qui en rêve tout éveillé et bande comme il respire, Jacques qui cherche toutes les occasions de reluquer sous toutes  les jupes et n’a pas assez d’yeux pour me regarder quand je suis nue dans le solarium, Hélène elle-même, la vierge en feu qui se fait tripoter par Jacques en s’imaginant, sans le savoir, qu’elle se fait baiser par Philippe…Il n’y a pas jusqu’à Bernard, mon grand frère, l’illustrissime professeur, qui n’a de drôles de coups d’œil en direction d’Hélène, sa nièce, et Dieu lui,pardonne, de moi aussi, sa petite sœur…Ce doit être l’air du pays… »

   Inconsciemment, son pied s’est écrasé sur l’accélérateur. Son ventre la brûle, sa faim augmente. « M’arrêter là, dans un chemin creux, m’occuper de moi du bout du doigt ? Ou bien monter chez moi, retrouver ma chère « bougie »? Mais quoi ? Pourquoi un doigt, pourquoi une bougie, alors qu’il y a ce cher Philippe, ce bon petit scout, toujours prêt ? »

   Tous volets clos, écrasée de soleil, la bastide semble dormir quand elle s’arrête devant le perron. Lise évite de claquer la portière et, relevant sa longue jupe entre deux doigts, court dans le vestibule, monte quatre à quatre l’escalier, parvient devant la porte de Philippe, l’entrouvre le plus silencieusement possible.

-        Alors ? Tu dors ? chuchote-telle.

   Etendu sur son lit, bras et jambes écartés, les yeux dans le vague, tout nu, Philippe sursaute et tire sur le drap pour se recouvrir. Ses yeux deviennent fixes, ses lèvres se plissent, ses sourcils se relèvent, il pousse un long sifflement d’admiration. Lise sourit, ravie, lève les bras, joint les mains au-dessus de la tête, amorce un déhanchement de danseuse orientale. Son ventre et ses flancs lisses semblent se mouvoir indépendamment de son buste.

-        Tu as oublié que nous devions aller nous promener ensemble ? ajoute-t-elle en s’approchant du lit.

   Philippe ne peut détacher les yeux de ce ventre nu qui ondule devant lui.

   -Tout…tout de suite ? Bredouille-t-il.

   - Tu n’as pas l’air très chaud ! C’est ma robe qui ne te plait pas ?

   - Oh si ! Proteste-t-il ; elle te va très bien ! Mais je croyais que tu étais fâchée contre moi.

   - Fâchée ? Pourquoi ? Tu rêves !

   - Mais, ce matin…

   - Quoi, ce matin ? Je te taquinais, grand bêta ! Comment, monsieur fait l’amour avec sa tante, et puis se vexe parce qu’un gamin le bat aux échecs !

   - Ce n’est pas ça. Mais pourquoi est-ce que tu n’as pas voulu m’emmener ? Tu allais…tu allais rejoindre quelqu’un ?

   - Mais il est jaloux ! s’exclame Lise, enchantée ; mon pauvre chou, je te l’ai dit, j’avais des tas de courses à faire. Et puis les essayages c’est très ennuyeux pour les hommes !

 

                                      A Suivre

 

 



 

 

Par Peter Pan - Publié dans : textes érotiques - Communauté : Se dévoiler, se sentir vivre
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