PETER - PAN
Pour l'amour de toutes et de tous, aimons-nous vivants!
Du haut de son arbre, Philippe avait vu Jacques essuyer d’un revers de main, la sueur qui ruisselait de son front, ouvrir et refermer la bouche , convulsivement, comme un poisson tiré de l’eau, dodeliner de la tête, porter la main entre ses jambes… « Geste ignoble ! » avait pensé Philippe jusqu’au moment ou il s’était rendu compte qu’il était en train de faire la même chose…Là-bas, la main du garnement s’agitait avec frénésie. Le bas de son corps était caché par un buisson. Mais Philippe distinguait clairement son visage et l’expression de ce visage, rejeté en arrière, la bouche béante, les yeux fermés, les traits tordus par une sorte de souffrance, l’expression de Saint Sébastien se tordant sous les flèches. Mais Jacques se tordait sous un tout autre aiguillon, le mouvement de son bras devenait furieux, sauvage…Il y avait eu un halètement étouffé, un grognement sourd, et, cette fois, Lise avait quand même entendu. Elle s’était redressée, avait regardé autour d’elle. Jacques déjà disparaissait entre les buissons, une main plaquée contre son bas-ventre…Lise s’était recouchée. Philippe l’avait vue sourire… Savait-elle qu’on l’épiait ?
Et maintenant, sait-elle, en se penchant comme elle le fait devant le père Sylve, sait-elle quelle lui laisse voir ses seins ?...Voilà qu’elle se redresse et reprend une pose très digne, un port de tête aristocratique, pour sortir de la pièce obscure… Mais sait-elle, lorsque sa silhouette s’encadre en ombre chinoise dans l’embrasure de la porte, que le vieux paysan gardera longtemps dans les yeux l’image lumineuse du V renversé que les cuisses de Lise dessinent sous la robe légère ?
Lise et Philippe, les bras chargés de paniers, marchent entre les espaliers qui plient sous les fruits parfumés. Philippe en cueille un, pulpeux, chaud de soleil, doré d’un côté, rose d’ambre, piqueté de taches de rousseur, de l’autre. Il esquisse le geste de le diviser en deux, puis se ravise, le porte à ses lèvres, et passe lentement la pointe de la langue dans la fente duveteuse en observant du coin de l’œil, Lise qui feint de n’avoir rien vu. De guerre lasse, Philippe finit par mordre à pleines dents dans la pulpe juteuse.
- C’est ça dit Lise d’un ton détaché ; Les caresses d’abord, les morsures ensuite. Qui l’aurait cru, à voir ton petit air de Sainte Nitouche !
Philippe avale de travers et rougit. « Elle m’a bien eu, la garce ! »
Ils s’arrêtent au fond du verger, posent les paniers à terre et se mettent à les remplir.
- Mon petit Philippe, demande Lise, aide-moi à tenir cette branche. Elle est un peu haute, mais regarde ! Il y a des abricots partout.
Philippe lève le bras, saisit l’extrémité du rameau et le ramène vers lui sans efforts, tandis que les mains de Lise s’activent parmi les fruits cuivrés. Il a très chaud. La sueur ruisselle sur son visage, sur sa poitrine, sur son dos. Il craint soudain que l’odeur de ses aisselles n’incommode Lise et s’écarte un peu. Elle se rapproche comme sans y prendre garde. Elle aussi a les bras levés, sans aucune gène apparente, ses aisselles soigneusement rasées sentent la lavande. Elle se penche pour atteindre un fruit éloigné des autres. Philippe sent la rondeur élastique d’un sein s’écraser sur son torse. Soudain, Lise perd l’équilibre et s’appuie sur lui de tout son poids. Pour la retenir, Philippe lâche la branche qui remonte dans un grand froissement de feuilles. Il a passé un bras derrière le dos de Lise qui s’agrippe à sa main. Pour s’appuyer, bien sûr…Mais elle n’a aucun besoin de s’appuyer…La preuve ! Elle attire la main de Philippe jusqu’à sa poitrine et la presse sur un de ses seins dont Philippe sent aussitôt la pointe se durcir. Il donnerait tout au monde pour pouvoir la prendre entre ses doigts, la pétrir. Mais, déjà, Lise s’écarte en riant.
A suivre
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