Jeudi 30 octobre 4 30 /10 /Oct 16:47

Les doigts tremblants, Philippe s’était exécuté. Le bouton du haut avait dévoilé le creux entre les omoplates, encore accentué par la pose d’Hélène qui continuait à le regarder par-dessus son épaule. En défaisant le deuxième bouton, il avait osé souffler légèrement sur le duvet qui dorait la peau brune.

-         Tu me chatouilles !

Il avait réussi à reprendre son calme pour le bouton suivant, mais, à celui d’après, Hélène s’était ébrouée, la robe avait glissé sur ses épaules rondes, noires de soleil. Philippe n’avait pas pu y tenir plus longtemps.

-         Tu n’as plus besoin de moi, maintenant, avait-il balbutié.

Et il était sorti en courant.

-         Philippe avait crié Tante Lise ; tu es bien pressé ! Où vas-tu ? Les rideaux, il faut rependre les rideaux !

Philippe n’avait pas répondu. Il était pressé, en effet, pressé de remonter jusqu’à sa chambre, de s’enfermer dans la petite pièce sombre, de poser la main sur la bosse qui gonflait son pantalon. Si pressé qu’il n’arrivait pas à trouver la fermeture…Il avait enfin réussi à dégager la tige dure et brûlante. La bouche ouverte, le souffle court, il avait fait saillir la tête rouge et humide et, à peine avait-elle surgi que déjà le jet blanc et chaud giclait entre ses doigts. Le plaisir avait été si brusque, si violent, qui avait eu du mal à retenir un cri et qu’il lui avait fallu plusieurs minutes pour retrouver ses esprits et remettre un peu d’ordre dans sa toilette. Après quoi il avait fallu expliquer à Tante Lise les raisons de sa fuite précipitée, prétexter un malaise…

Aujourd’hui encore, il lui suffit d’y penser pour rougir de honte et de colère. « Ce que j’ai pu être bête ! Me laisser, ainsi, décontenancer pour un rien. Et puis c’est venu beaucoup trop vite. » On ne l’y reprendra plus. Les souvenirs de la semaine dernière ont réveillé en lui le serpent endormi, mais il n’aura plus ces hâtes de puceau, il prendra son temps.

Il commence par s’installer confortablement sur son lit. Puis il cale un oreiller sous son bras gauche et pose la main droite entre ses jambes. Il tâte la bosse dure, promène sur elle le bout de ses doigts, le bord  des ongles en essayant de se faire croire que cette main n’est pas la sienne. La bosse gonfle et frémit. Il sent, contre sa paume, ses moindres tressaillements. Il n’en peut plus, il écarte ses vêtements, la tige de chair jaillit, toute seule, toute droite, se dresse, si tendue qu’elle semble prête à éclater. Lentement, il retrousse la peau le long du cône écarlate et luisant, et découvre la tête du serpent, gonflée, satinée, percée en son milieu d’un trou sombre où perle une goutte transparente… « Pas trop vite…faire durer… » Mais sa main, déjà, ne lui, obéit plus, elle a commencé un va-et-vient fiévreux sur le fourreau brandi, elle accélère. Son ventre se creuse, ses reins se cambrent, ses jambes s’écartent, la tête pourpre se distend, le trou palpite comme une bouche, quelque chose se noue au plus profond de lui comme une immense envie de pleurer, qui gonfle, qui éclate, la vague s’enfle, il l’appelle avec frénésie, elle le soulève, l’emporte…Et, tout de suite, c’est le sommet, l’éclatement, l’éclair, trop bref, et tout retombe dans le noir.

 Il se laisse aller sur le lit, haletant, pantelant, frustré. « Trop vite, encore une fois…Fini avant d’avoir commencé… »

Il se lève, se lave, se rajuste, retourne à sa table, à son journal.

…Et je n’ai pas changé ! Trop tôt crié victoire. Pourquoi suis-je condamné à me perdre ainsi dans les rêves au lieu de rester tendu pour l’action ? Ah ! Hélène, ma petite Hélène, si je te tenais ! Je te prendrais dans mes bras et tu t’appuierais sur moi comme lorsque tu perdais l’équilibre en descendant de la balançoire. Et je remonterais la mèche qui te pend sur le visage, comme pour te coiffer. Ma main s’attarderait dans tes cheveux. Je les lisserais lentement, mes doigts s’enfonceraient dans leur profondeur. Je te caresserai ainsi, peu à peu, la tête, puis la nuque, jusqu’à ce que tu ronronnes. Tu enfouirais le visage sur mon épaule, tu me laisserais caresser ton cou long et lisse ; et, à chaque mouvement de ma main, j’écarterais un peu plus l’encolure de ta robe.

  Tu me laisserais défaire un bouton, je verrais tes petits seins, nus sous le corsage, tes seins à peine gonflés avec leur pointe brune en saillie. Je poserais ma main sur la peau blanche, en dessous de la marque du maillot de bain. Tu serais surprise par cette chaleur inconnue, mais tu me laisserais glisser plus bas, encore plus bas, jusqu’à ce que je puisse envelopper dans ma main un de tes seins tout entier…

  Est-ce qu’elle sait que ses seins pourraient lui donner du plaisir ? Ou est-ce la première fois que leur pointe durcira sous mes doigts ? Elle deviendra toute alanguie. Peut-être essaiera-t-elle, pour le principe de repousser mollement ma main ? Alors je poserai mes lèvres sur les siennes, sur ce fruit savoureux, ma langue en parcourra le contour et, vaincue, elle me laissera caresser librement ses seins…

  Alors je poserai l’autre main sur son ventre, à travers la robe d’abord, pour ne pas l’effaroucher. Elle deviendra toute chaude, toute tremblante. Mais c’est elle qui me guidera jusqu’à ses cuisses nues et elle me laissera remonter lentement sous l’étoffe. Peu à peu, je prendrai possession de son ventre à même la chair nue et elle acceptera la chaleur déjà familière de ma paume. Quand je sentirai sous mes doigts que son ventre m’accepte, je les descendrai, doucement, jusqu’à l’élastique de son slip et m’insinuerai par-dessous en le faisant descendre, peu à peu, sur les hanches.

  Ma main repose maintenant au creux de ses cuisses, sur le merveilleux triangle bombé, presque lisse encore tant est léger son duvet si doux.Et je la sens se raidir contre moi, s’arquer en arrière. Elle ne fait même plus semblant de me repousser, elle gémit doucement, elle répète mon nom d’une voix implorante. Elle ne sait pas ce qu’elle veut, ce qu’elle souhaite. Petite cousine, je le sais, moi…


Par Peter Pan - Publié dans : textes érotiques
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