Ce fut encore le grand jour qui nous réveilla. Nous étions tous les trois enlacés. Je me dégageai le premier des bras de mes jolies poupées pour aller à la fenêtre. Le soleil était très haut et nos hôtes, sur la terrasse, s’occupaient de mettre la table.

Il était midi.

-        Hé ! les mômes, debout ! C’est l’heure de la soupe, leur criai-je.

-        Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? marmonna Esther, se blottissant entre les seins de Nicky.

-        Il y a que c’est midi et que l’on nous attend en bas pour déjeuner.

-        Fous nous la paix ! on veut dormir !

Il me fallut quelques minutes pour les tirer du sommeil où les avait plongé cette nuit de folies.

                                   *

                                  * *

Un peu plus tard, pendant qu’Esther était aux toilettes, Nicky put me parler.

-        ça marche merveilleusement bien mon chéri. Bob est certainement furieux contre toi et contre moi…Il a eu tellement l’air con cette nuit !

-        Oui, tu peux le dire ! Tellement que je crois qu’il s’en est même rendu compte !

-        Ne sois pas méchant mon chou !l’essentiel c’est qu’il cherchera à se venger de nous en se jetant sur Esther. Ce qu’il faut faire au plus tôt, c’est l’énerver elle aussi, de façon à ce qu’elle en fasse autant vis-à-vis de lui…

-        Compte sur moi !

-        Alors, cette nuit, ta femme vient chez nous. Les voyant se donner à fond sous mes yeux, je me vexe à mon tour et je viens dans ta chambre…Et enfin, pour la première fois nous pourrons passer une grande nuit d’amour ensemble. Et seuls, surtout !

                                     *

                                    * *

Ce qui fait que quand mon épouse se radina dans la pièce, elle nous trouva enlacés dans un baiser de cinéma qui n’en finissait plus…Elle patienta quelques secondes, puis n’y tenant plus :

-        Alors, les amoureux, vous avez fini ? On nous attend en bas ! Dépêchez-vous !

Notre baiser dura encore longtemps…Et je ne le rompis que pour embrasser les seins de Nicky avec passion. Puis mon visage parcourut le ventre, puis les cuisses, pour se fixer entre elles…

-        Bon, j’ai compris ! Moi je descends…Bye !...

L’affaire était dans le sac !

                                         *

                                        * *

Pendant le repas, Bob aussi faisait une drôle de tête. Marc nous plaisanta d’un ton légèrement narquois :

-        Vous vous êtes bien reposés, cette nuit ?

-        Oh ! oui, nous en avions besoin, répondit Nicky. Tout ce soleil nous avait un peu abrutis…Nous avions envie de récupérer…

Marc sourit, débonnaire et indulgent…Avait-il entendu les cris de Nicky cette nuit ? Cathy gardait son allure de grande dame, indifférente et sereine. Violaine, par contre, nous regardait d’un drôle d’œil…Moi surtout ! Certainement, elle avait entendu, celle-là !

                                       *

                                     *  *

Je ne me souviens plus très bien ce que nous fîmes cet après-midi-là. D’un accord tacite, personne de nous quatre ne chercha à s’isoler avec l’un ou l’autre des trois autres. Chacun se réservait pour la nuit, mijotant sa petite vengeance maison.

Nous ne disions rien  de précis, mais nos regards en disaient long, surtout celui d’Esther :

-        Ah ! Vous vous moquez bien de moi, tous les deux…Toi, tu vas voir, ton mari, ce que je vais en faire ! Dans quelques jours il sera à mes pieds. Et toi, Gilles, tu iras voir ailleurs si j’y suis !...

A suivre