PETER - PAN
Pour l'amour de toutes et de tous, aimons-nous vivants!
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- Pour être mûrs, les abricots sont mûrs, Mademoiselle Lise, dit le père Sylve ; mais je n’ai pas le temps de les cueillir. Soit vous voulez y aller vous-même, vous pouvez prendre tout ce que vous voudrez avec le petit.
Philippe dépasse le père Sylve d’une bonne tête mais, pour le vieux paysan, il a toujours été et sera toujours « le petit ». Sylve connaît les Castres depuis plusieurs générations, depuis le temps où le grand-père Castres habitait la Haute Grange, le mas où vivent maintenant le père Sylve, son fils, sa bru et une ribambelle de petits Sylve. Le vieux Castres avait toujours gardé des attaches avec l’ancien domaine familial et des rapports amicaux avec le père Sylve.
Ce dernier, quand la grand-mère Castres, veuve maintenant, vient les voir à la Haute Grange, demande toujours des nouvelles des « enfants. Les « enfants », c’est Bernard Castres, bientôt quinquagénaire, professeur d’université, père de Philippe ; c’est Lise, sœur de Bernard, de vingt ans sa cadette ; c’est Isabelle la mère de Jacques et René le père d’Hélène. Et, tout comme Philippe, avec son mètre quatre vingts est à jamais le « petit », Lise, mariée et divorcée, restera « Mademoiselle Lise » aux yeux du père Sylve…
Bien que les yeux du père Sylve ne regardent pas du tout Lise comme on regarderait une enfant. Philippe a remarqué ces yeux trop brillants, fixés sur le corsage de sa tante penchée au-dessus de la table à laquelle le vieux est accoudé, un corsage qui baille, qui baille largement. Placé à côté, Philippe ne peut rien voir, mais il connaît bien le spectacle qui se révèle ainsi au père Sylve.
Les seins de Lise sont admirables, deux coupes semi sphériques parfaitement placées et que rien ne déforme, même pas la pose qu’elle a en ce moment ; des seins de sportive, de statue, et bronzés intégralement jusqu’aux pointes rose safran. Lise s’est installé un solarium personnel au bout du jardin contre le mur de pierres sèches. Elle s’est contentée d’appuyer des stores de bambou contre des poteaux fichés en terre pour n’être pas visible, et , chaque jour, sur le coup de midi, elle va se faire bronzer toute nue.
Philippe n’a pas mis très longtemps à repérer, dans le champ voisin, un olivier de bonne taille sur lequel il n’a aucun mal à grimper et d’où il peut facilement regarder, par-dessus le mur, dans le solarium. Hier encore, il se trouvait sur son perchoir et épiait sa tante. Elle s’étirait au soleil, et, les mains sous les seins, elle les faisait saillir dans un geste d’offrande qui avait fait bouillir le sang du jeune homme et provoqué une exquise lourdeur au bas de son ventre. Peut-être cette invite ne s’adressait-elle pas seulement à la brise d’été qui faisait frémir les herbes sèches autour d’elle.
Hélas, il n’était pas le seul à s’intéresser au bronzage intégral de Lise !...Jacques (l’insupportable petit Jacques qui se permettait d’embrasser Hélène sur la bouche) avait surgi dans le jardin en se dissimulant derrière les lauriers roses. Il s’était arrêté à quelques mètres du solarium, les yeux braqués sur les parois fragiles à travers lesquelles la silhouette de la jeune femme apparaissait très nette.
Philippe avait eu envie de crier pour avertir Lise qu’elle était épiée, pour qu’elle chasse l’intrus. Mais sur son perchoir, il ne pouvait rien faire d’autre que de poursuivre son guet, la rage au ventre. Jacques avait fait craquer une brindille morte, Lise n’avait pas bougé…Comment avait-elle pu ne pas entendre ? Elle le faisait exprès, sûrement…
Elle faisait exprès de se retourner, d’offrir au soleil ses fesses magnifiques, rondes, dures, aussi brunes que tout le reste, nettement séparées des cuisses musclées par une parenthèse élégante et voluptueuse, pointillée en son milieu par une mousse blond cuivré.
A suivre
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