Le blog de Peter Pan
Monsieur,
Vous vous refusez donc à m’écrire des choses qui me satisferaient, et ce, parce qu’elles pourraient me conduire à « me contenter de lectures » ! Je suis vraiment déçue ! Je croyais en effet, que vous aviez compris quelle femme j’étais et que vous sauriez non seulement, comme vous l’aviez déjà fait, m’exciter en quelques lignes (ce qui est plus habile que par quelques caresses), mais encore me guider dans ma quête de plaisirs toujours renouvelés.
Je me demande à la réflexion, (n’y voyez pas provocation), si vous n’êtes pas un peu effrayé par l’appétit insatiable de votre correspondante. Si oui, n’hésitez pas. Ecrivez-le-moi. J’en tiendrai compte. Peut-être est-il possible, après de longs renoncements, de trouver son contentement dans des doses infimes.
J’avoue n’avoir jamais eu la force ou le courage d’attendre assez longtemps pour parvenir aux satisfactions de ce genre. Voudriez-vous me pousser dans cette voie ? Je ne l’espère pas, ne m’en sentant pas les vertus nécessaires.
Puisque vous refusez de vous engager avec moi dans ce jeu que je souhaite, je continuerai malgré tout à vous informer de mes aventures, en attendant de meilleurs jours. Meilleurs, de ce seul point de vue bien sûr ! Quant à moi, ceux que j’ai connus récemment ne m’ont pas paru si mauvais.
Rien de tel pour rendre inventif que la solitude jointe à l’inaction. Pour peu qu’on laisse son esprit voguer à sa guise, le temps passé à ne rien faire vous offre une foule d’idées.
Me prélassant au lit un peu plus longtemps qu’à l’accoutumée, j’étudiais les tentures de ma chambre cherchant dans leurs motifs quelques formes à décrypter. Je prenais les maisons pour des fleurs, les petits chiens pour des nuages, les sentiers pour des fumées de feux de bois. Comme j’aimais à le faire quand j’étais petite fille, je me suis raconté à moi-même une histoire.
Une histoire en forme de conte : j’étais perdue dans la forêt, j’errais par les sentiers, effrayée et transie. A la nuit tombée, alors que j’allais m’effondrer au pied d’un arbre, j’apercevais une chaumière où brillait une lampe, tandis qu’un panache de fumée montait lentement vers la lune. Je me précipitais, frappait à la porte. Un homme était là, assis près de son feu, surpris d’une telle visite. Il m’accueillait, m’offrait une boisson brûlante, puis une couverture dans laquelle je m’enroulais et je m’endormais aussitôt. Mes rêves, nés de la chaleur, se faisaient de plus en plus inconvenants. Je finissais par me réveiller en sursaut, et je découvrais que mon hôte mettait à profit mon sommeil pour tenter de me prendre. Je me débattais un moment, puis lasse de refuser ce que j’avais souhaité en rêve, je finissais par lui céder.
Jamais, je n’avais pu me raconter, enfant, une telle histoire sans être troublée gravement. Ce fut le cas, une fois encore. Au point figurez-vous, que je décidai sur le champ de m’offrir une aventure dans le prolongement de mon rêve.
Je m’habillai en hâte, ramassai mes cheveux en un simple chignon sous une voilette et me dirigeai à pas lents vers le Bois. Je remontai l’allée qui longe le lac, rencontrai quelques cavaliers et un ou deux promeneurs. Mon cœur battait très fort tandis que je scrutai les taillis, espérant y apercevoir des formes enlacées. Mais, durant un moment, rien d’intéressant ne s’offrit à ma vue. J’allais renoncer à mon soudain désir lorsque je me heurtai au détour d’un sentier, à un homme de forte stature qui, d’emblée, me dévisagea. Ne voulant en rien perdre l’occasion de goûter au plaisir possible dont j’étais affamée, je marquai un léger temps d’arrêt à sa hauteur et repris ma marche. Ayant parfaitement décodé mon signal, l’inconnu fit demi-tour et m’emboîta le pas, restant cependant assez éloigné pour que je ne me sentisse pas fatalement suivie, mais assez près pour qu’un signe de moi l’autorisât à m’aborder.
Très émue, je prolongeai quelques instants le bonheur de cette poursuite, puis je ralentis mon allure. En trois enjambées il fut à ma hauteur, me serra immédiatement au point qu’il me fallait ou le côtoyer d’aussi près ou marcher dans l’ornière. Sans un mot il glissa son bras sous le mien. Je le laissai faire, sentant le rouge me monter au visage tant la rencontre m’excitait. Il m’attira contre lui, me prit par l’épaule et nous nous trouvâmes face à face. Il souleva ma voilette et, d’un geste décidé m’embrassa. Sa bouche était soudée à la mienne et son souffle rythmait le baiser qu’il m’imposait. Je sentais mes membres faiblir en même temps qu’il me tenait plus fermement contre lui. Il me prit par la taille de son autre bras, me fit pivoter contre le tronc d’un arbre et se plaqua sur moi. Comme s’il allait me prendre, là, debout, adossée à l’écorce.
Que faire ? J’aurais pu me défendre aussitôt contre ce que d’aucunes eussent estimé être une agression. Mais j’avais tellement souhaité qu’il m’accostât que me rebeller aurait été d’une parfaite mauvaise foi. Je m’abandonnai donc. Il m’avait bloqué contre l’arbre, et se frottait à moi de manière éhontée, sans chercher à masquer son désir. Son sexe tendu semblait m’intimer l’ordre de me rendre. Je le caressais aussi, allant et venant contre lui, complètement offerte à cet inconnu. Il avait dégagé l’une de mes épaules et la mordillait, déchaînant dans mon dos des secousses incontrôlables. Je le désirai maintenant, et ça m’excitait encore d’avantage que ce fût dans un lieu si peu idéal. Je voulais qu’il me bousculât dans un taillis, qu’il me prit sans ménagement, à même le sol. Je me laissai tomber à genoux, entraînant dans ma chute mon partenaire. Il se retrouva sur moi, à califourchon, prêt à aller plus avant. J’avais pris la précaution de mettre des dessous aussi peu encombrants que possible, et j’avais même poussé le « vice », oui le vice, jusqu’à ne point porter de culotte. Sa main me trouva ainsi, dépourvue de protection ultime, ouverte et mouillée, ce qui parut décupler son désir. C’était pour lui la preuve que j’attendais une aventure, que je l’avais préméditée.
J’ai souvent constaté à quel point les hommes sont surpris lorsque la femme qu’ils viennent de « conquérir » leur fait clairement comprendre qu’elle a mené le jeu à égalité avec eux.
Je l’entendis murmurer : « Ah ! Petite salope ! C’est ce que tu cherchais depuis un moment ? » Je ne répondis pas, mais comment nier l’évidence ? Assuré qu’il avait une « salope » sous lui, il ne se priva pas de me traiter comme telle.
Allongée sur la mousse, dans les feuilles mortes, je me retrouvai à sucer un vit que je n’avais pas eu le temps de prendre ni de caresser. Il me l’avait imposé de lui-même, comme si ça allait de soi. Je ne me dérobai point et commençai à le mordre de haut en bas, ce qui eut pour résultat de le faire crier de plaisir. Il bandait fort et je le prenais à deux mains, sans toutefois le faire partir, tellement j’avais envie d’être baisée par lui. Il écarta mes cuisses, suça mon con, l’ouvrit, coinça mes jambes sous ses aisselles et m’enfourna d’un coup. Il se livra alors à de violentes secousses qui m’assourdirent si fort que je déchargeai aussitôt. Il continua longuement à me labourer, jusqu’au moment où, sentant le foutre monter, il me retourna et me défonça le cul de manière magistrale. Mes doigts griffaient le sol, je mordais la mousse. C’était comme un viol à demi consenti. De son côté, il semblait prendre un tel plaisir à me sodomiser qu’il éjacula deux fois. Déjà il me semblait d’une force peu commune, lorsque à ma stupéfaction – alors que je pensais que nous en avions terminé – il me reprit par devant ; ce qui me permit de constater, non seulement qu’il bandait encore, mais qu’au bout de quelques minutes il se trouvât prêt à jaillir de nouveau en moi.
Nous restâmes allongés sous l’arbre à discuter comme de vieilles connaissances. Il m’apprit qu’il lui était très difficile d’atteindre à la jouissance suprême autrement que dans la nature, et que, loin d’être seul à goûter ce plaisir singulier, il connaissait dans ce bois même un nombre considérable d’hommes et de femmes dont c’était le principal plaisir.
Je n’osai avouer à ce compagnon d’un instant combien la diversité était le maître mot de mes plaisirs. Peut-être aurait-il été déçu d’apprendre que je n’appartenais pas à cette « confrérie » des jouisseurs sylvestres.
Quoiqu’il en fût, et peut-être pour l’unique fois de ma vie, j’ai découvert l’odeur du sperme mêlée à celle de la terre, et le mélange, croyez-moi, est fort capiteux.
Vôtre***