Le blog de Peter Pan
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Dans la voiture qui la ramène à Montardres, Lise rêve et sourit à son rêve. Cette Amanda, quelle surprise…Mais est-ce vraiment une surprise ? Il y a longtemps qu’elle devinait entre elle et la belle Italienne quelque chose d’un peu trouble. Les mains que la couturière posait sur elle « dans l’exercice de sa profession » se montraient souvent plus caressantes que ne le voulaient strictement l’art et la manière de prendre les mesures d’une cliente, fût-elle jolie. Une fois déjà, tandis qu’Amanda lui prenait la longueur de jambes pour pantalon, agenouillée devant elle, la main glissée entre ses cuisses, la bouche à hauteur de son ventre, Lise avait bien cru que la belle allait abattre son jeu. Elle n’avait pas osé alors ce qu’elle avait osé aujourd’hui, faute d’encouragements peut-être…
« L’ai-je vraiment encouragée ? se demande Lise ; et pourquoi ? Pourquoi aujourd’hui plutôt qu’hier ? Parce que son histoire m’a excitée, qu’elle soit vraie ou inventée pour les besoins de la cause, parce qu’il faisait chaud, parce que tout simplement, j’en avais envie… J’ai toujours eu envie de faire l’amour, souvent, beaucoup, longtemps. Ce pauvre Jean appelait ça ma « Nymphomanie », il voulait que je me fasse examiner, que je prenne des tranquillisants, l’imbécile, est-ce qu’on se drogue parce qu’on aime le bonheur ? Jean, lui, ça l’aurait bien arrangé, le pauvre vieux, que je me calme, que je prenne un gentil petit rythme de croisière…Combien de fois mon enfant ? – Une fois par semaine mon père, et encore ! Pas toutes les semaines…Et quand il me surprenait au lit en train de me faire ce qu’il aurait dû faire, ces grands airs outragés : « Ma chère ! Encore ! C’est à se demander à quoi je vous sers ». A rien, précisément, mon pauvre, pauvre vieux, c’est pour ça que je suis partie…
Elle s’arrête au feu rouge, à côté d’une superbe décapotable gris métallisée. Au volant, une ravissante rouquine, chemisier vert noué sous les seins, taille nue, minijupe blanche, lui sourit et Lise répond à son sourire…Feu vert, la décapotable repart, tourne à droite, s’arrête, la rouquine penche la tête, agite la main. Lise passe en accélérant.
- Alors quoi ? Me voilà lesbienne ? Je suis idiote ! Cette ravissante voulait peut-être simplement me demander l’adresse de ma couturière. Il est vrai que cette robe Schéhérazade est une réussite.
Amanda s’est surpassée. Le drapé de la jupe ouverte sur le devant et ouverte par un nœud a un mouvement plongeant qui laisse voir le nombril. Le boléro remonte légèrement entre les seins, maintenus droits, bien espacés. L’étoffe (un voile de coton imprimé dans les tons rouges) moule les formes de Lise comme un maillot et fait ressortir son hâle.
- Je n’ai jamais été aussi fière d’une robe, Madame Lise, a déclaré Amanda.
Le Madame Lise n’était pas là par hasard. Amanda reprenait affectueusement ses distances. Lise lui en a su gré. Elle a apprécié aussi la manière dont Amanda a presque furtivement caressé sa taille nue en la regardant, un regard, qui lui, ne disait pas « Madame Lise », un regard qui la tutoyait et lui demandait « A quand ? »…
« A bientôt peut-être, songe Lise en filant sur la route entre deux haies de pins parasols ; pourquoi pas ? C’était charmant, gracieux, excitant en diable…Même s’il y manquait l’essentiel…C’est étrange, j’ai joui bien, longtemps, très fort, et pourtant… »
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en tous cas cette robe j'aurais bien aimé la porter.
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